Résumé
Sous un ciel de plomb, des prisonniers défilent à l'entrée du camp d'Auschwitz. Bientôt, ils ne seront plus que des numéros tatoués sur le bras. C'est Lale, un déporté, qui est chargé de cette sinistre tâche. Il travaille le regard rivé au sol pour éviter de voir la douleur dans les yeux de ceux qu'il marque à jamais. Un jour, pourtant, il lève les yeux sur Gita, et la jeune femme devient sa lumière dans ce monde d'une noirceur infinie. Ils savent d'emblée qu'ils sont faits l'un pour l'autre. Dans cette prison où l'on se bat pour un morceau de pain et pour sauver sa vie, il n'y a pas de place pour l'amour. Ils doivent se contenter de minuscules moments de joie, qui leur font oublier le cauchemar du quotidien. Mais Lale fait une promesse à Gita : un jour, ils seront libres et heureux de vivre ensemble.
Ce que j'ai aimé
* Tout le roman est écrit en phrases courtes, comme si on vivait à travers les yeux de Lale et que toutes ces descriptions se trouvaient face à nous.
* Ces phrases sont, certes, courtes, mais j'ai trouvé qu'elles avaient un sens plus profond que seulement d'être de simples mots. Chaque phrase semble ''subite'', comme si c'était un enchaînement de chocs.
* Le thème est très sombre, surtout en connaissant cette époque de l'histoire, mais j'ai trouvé que l'auteure le maîtrisait assez bien, qu'elle faisait tout pour retranscrire sur le papier la terreur des déportés et leurs conditions de vie extrêmement difficiles.
* La scène où Lale est à la gare et que le chef de gare, en voyant son bras tatoué, lui offre son repas, est vraiment touchante (j'ai d'ailleurs versé une petite larme:))
Ce que je n'ai pas aimé
* Il n'y a pas vraiment de choses que je n'ai pas aimé, mais j'ai trouvé qu'il y avait quelque chose qui manquait, je ne sais pas vraiment comment le décrire. Je crois que je m'attendais à m'identifier plus aux personnages, à ressentir plus fortement leurs émotions, bien que l'auteure décrive pourtant bien leurs sentiments.
Citations
* "Les autres autour d'eux écoutent leur conversation, lèvent la tête vers les deux hommes avant de reprendre leurs rêveries silencieuses, perdus dans leurs pensées. Ce qui les unit, c'est la peur. Leur jeunesse aussi. Et leur religion."
* Deux années se sont écoulées depuis son arrivée. Il vit dans une communauté scindée en deux - d'un côté les Juifs, de l'autre les Tziganes. On s'attache à leur "race" et non à leur nationalité, et c'est quelque chose que Lale ne peut toujours pas saisir. Des nations menacent d'autres nations. Elles ont un pouvoir politique, une puissance militaire. Comment une "race" dispersée dans une multitude de pays peut-elle être une menace ? Tant qu'il vivra - quelle que soit la durée de son passage sur terre -, il ne comprendra jamais ça."
* "- Vous voyez votre monde à travers un miroir différent du mien, dit Lale. Baretzki s'arrête, il fixe Lale qui soutient son regard. - Dans mon miroir, je vois un monde qui va anéantir le vôtre. Baretzki sourit. - Et tu crois que tu seras encore vivant pour le voir ? - Oui. Baretzki pose la main sur l'étui de son revolver. - Je pourrais briser ton miroir là, tout de suite. - Vous ne le ferez pas."
Notes
Facilité de lecture : 4,5/5
Personnages : 4/5
Originalité : 4/5
Ecriture : 4/5
Ressenti : 4/5
Note : 4/5
Conclusion
Le Tatoueur d'Auschwitz est un roman très émouvant qui nous partage de façon formidable l'horreur de la Seconde Guerre mondiale et des camps de concentration. L'écriture nous fait nous sentir directement dans l'histoire, grâce à un point de vue omniscient de Lale. Ce livre peut plaire à tous, et permettra en plus de comprendre les conditions plus que difficiles des déportés. C'est un roman qui se lit facilement malgré la dure réalité des évènements.
Petite anecdote
Heather Morris est d'abord une journaliste. Pour écrire ce roman, elle s'est entretenue pendant plus de trois ans avec Lale Sokolov, qui lui a raconté ce qu'il a vécu à Auschwitz et peu après l'évacuation du camp en tant que Tatoueur. Elle s'est donc appuyée sur un véritable témoignage, et c'est un plus pour les livres historiques je trouve. Il y a par ailleurs une postface, écrite par le fils de Lale et Gita, et des informations en plus sur les deux personnages principaux.
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